« Tontine » Lauréat de la commande publique de la ville de Vincennes
Cette sculpture de Damien Valero, mise en œuvre par Sébastien Tessier, rappelle qu’en 1847 des ouvriers et des petits commerçants fondèrent une « tontine » intitulée « société de la prévoyance », dans le but de réunir chacun un petit capital et d’acquérir un lopin de terre rue et place de la prévoyance. Cette borne totem relative à l’histoire de la prévoyance et de la finance fonctionne comme une sculpture symbolique sortie d’un graphique de flux monétaire, une métaphore de cette ancienne tirelire associative, pour rappeler aux habitants de la ville de Vincennes et aux passants ce qui s’est passé ici. Cette sculpture publique révèle par son nom, « Tontine », « la mémoire des lieux »
Assistant du projet: Crimson Changsup Lee
This sculpture, designed by Damien Valero and implemented by Sébastien Tessier, reminds us of the “tontine”, otherwise known as “société de la prévoyance” (provident savings institution) founded in 1847 by local tradesmen and shop owners with the aim of saving money in order to buy an individual plot of land at Rue and Place de la Prévoyance. This landmark totem symbolizes the history of collective saving. Inspired by cash flow charts, the sculpture serves as a metaphor for this former community piggy bank. Inhabitants and visitors to Vincennes are reminded of the historical importance of what happened here and the “tontine” sculpture pays tribute to the memory of this place.
« Phôs »
L’idée principale de ce projet est d’offrir aux visiteurs du Château de Vincennes une installation qui interrogerait et mettrait en avant l’histoire et la rénovation de ces monuments historiques. Phôs : Mise en lumière des fosses Cette installation a pour intention de mettre en valeur les douves du Château. Il s’agit de disposer une série de miroirs géants dans les fosses. Sur chacun des miroirs posés sur des blocs inclinés vers les spectateurs seront diffusées des images fixes, des images de signes lapidaires, de fossiles trouvés durant les fouilles archéologiques. Ces miroirs, lieux de mémoire, refléteront en même temps les mouvements du ciel, l’architecture des tours du château et des fosses ; ils évoqueront également ce qu’étaient les fosses originellement, un espace aquatique. Cette installation permettra aux spectateurs, à travers ces miroirs, d’imaginer ce que pouvaient être les effets des reflets de l’eau autour du château.
Carnet de recherche parcours d’art contemporain au Château de Vincennes
Dans cette installation qui met en valeur l’architecture du site, l’eau et le ciel, les pierres et les lumières, se rencontrent sur ces grands miroirs. Miroirs du temps. Le nom de l’installation, « Phôs », est une racine grecque qui veut dire « lumière » d’où provient le mot de photographie, « écriture de la lumière ». Dans un double mouvement d’écriture de la lumière, il s’agit en effet d’inscrire délibérément des images à la fois artificielles (photographies numériques de signes lapidaires et de fossiles du site projetées par une lumière artificielle elle aussi) et d’offrir à la vision des spectateurs, la lumière naturelle changeante du ciel, aléatoire, lumière du temps présent, faisant poétiquement varier les impressions de l’architecture du site. À travers cette installation, qui peut être la première d’une série, « Visiter la mémoire », Damien Valero souhaite rendre compte de la richesse architecturale du château de Vincennes, lieu chargé de mémoires plurielles, et de l’interroger grâce aux pratiques contemporaines. Lionel Dax – Septembre 2009
Gravure/Etching/Printing…
Damien Valero played with alchemical codes, with the idea, when working for the National Typographical Workshop, of finding the configuration of a new writing inscribed on metal. Engraving, as we know, was the most suitable medium to stabilise the stages of the alchemical process, the curious emblems of the Opus Magnum, the Great Work, the fantasy of transforming metals. “In short, the alchemist treats Matter as divinity was treated in the Mysteries: the mineral substances “suffer”, “die” and are “reborn” to another mode of existence, that is to say they are transmuted.” Mircea Eliade – The Forge and the Crucible (1977)
Damien Valero joue avec les codes alchimiques, avec l’idée, lorsqu’il travaillait pour l’Atelier National de Recherche Typographique, de trouver à partir de ces signes hermétiques, la configuration d’une nouvelle écriture inscrite sur le métal. On le sait, la gravure a été le support le plus adéquat pour fixer les étapes alchimiques, les emblèmes curieux de l’Opus Magnum, du Grand Œuvre, le fantasme de la transmutation des métaux. « En somme, l’alchimiste traite la Matière comme la divinité était traitée dans les Mystères : les substances minérales « souffrent », « meurent », « renaissent » à un autre mode d’être, c’est-à-dire sont transmuées. » Mircea Eliade – Forgerons et Alchimistes (1977)